30 novembre, 2006
Souffle
Je crie pourtant beaucoup, réagis vite et presque sur tout
A la volée presque à la sauvage j'interpelle, je dérange, j'innonde
Mais à d'autres moments
le temps s'arrète : une nouvelle, un choc, un second puis un nouveau,
le dos se voûte, la voix ralentit, chuchote puis se tait
et je glisse, je dérape, je plonge et chute à l'intèrieur.
Je m'interroge, doute et m'inquiète du sens et du devenir...
J'affronte sans armure, les questions que j'ai toujours repoussé,
gifle après après gifle, coups après coups, je découvre cet autre qui est en moi :
je l'affronte et dans l'inévitable défaite, l'assume enfin.
Lorsqu'enfin j'emmerge, je ne regarde que ce que je touche,
et fixe mon regard sur mes pieds rivés au sol.
26 octobre, 2006
baudruche !!!
Je le vois bien, au fur et à mesure que je souffle....
tes cris s'estompent puis disparaissent à mesure que le ballon gonfle
Le volume qu'il prend stoppe tes larmes, et j'ai même l'impression qu'elles sèchent sur tes joues.
Le sourrire se déssine sur tes lèvres alors que je souffle encore,
tes yeux se couvrent d'un éclat nouveau et si frais que ma poitrine se gonfle encore plus
et des cries de joies accompagnent le noeud qui vient emprisonner l'air...
Te voilà repartie en courant et riant....
et moi j'espère qu'il va vite se dégonfler,
pour que je puisse recommencer !
19 octobre, 2006
Donne e motori...
rien, tout est encore là, 10 ans après
pour commencer je me souviens de cet au revoir qui devint un adieu,
sur le quai d'une gare balayée par la bise,
de tes mots aussi : ton dernier déguisement pour cacher un unique merci.
Je me souviens de tes colères, imprevisibles, redoutables
de tes cris, tes jurons, pour un oui ou un non;
des clins d'oeil complices de l'entourage quand tu partais en rogne contre
la terre, le paradis et ses saints forcément responsables des aléas de ta vie.
J'ai aussi gardé en moi ta main tiède sur mon épaule,
et tes phrases de réconfort quand ça n'allait pas,
quand la terre entière se dressait contre moi.
Et ces heures passées à réparer ou à bricoler je ne sais quelle futilité
rendue indispensable par les cris d'un enfant déjà trop gâté
comme le sourire triomphant sur ton visage à chaque réussite.
Je me rappelle aussi ta terre, aride, brulée, sèche et ingrate
où chaque buisson est une victoire,
où les ânes peinent à charrier des paniers pourtant toujours plus vides
rendant l'éxil nécéssaire
tout comme de ta fierté à nous la montrer, c'était bien ta mine, à toi
et lorsque vainement,
je tentai de faire avancer une voiture qui n'en pouvait plus
alors qu'assis sur le trottoir,
tu guidais encore mes gestes en murmurant ces mots
que je n'avais pas besoin de comprendre pour reconnaître,
"Donne e motori, gioe e dolori"
Ciao nonno
29 septembre, 2006
Vaguement
J'étais sur mon fil, à glisser de rêves en rêves,
à compter les promesses de demain,
à scruter vos visages de passant,
imaginant vos vies, vos joies et tourment.
J'étais sur mon fil, les bras tendus pour l'équilibre,
des images pleins la tête, les sons de vos voix
résonnaient encore en moi et retournaient vers vous :
l'impartialité du mirroir, le froid reflet de vos espoirs.
J'étais sur mon fil, la tête levée
vers le ciel rempli de nuit
je me disais que si les étoiles sont belles
c'est parce que la nuit est noire
18 septembre, 2006
L'autre matin,
finalement c'est à nouveau arrivé.
Levé bien avant l'aube, j'errai dans les méandres de mes pensées
rien de bien profond, rien de bien rose non plus,
et finalement une idée comme une autre,
aller faire tour dehors, respirer un peu de cet air meilleur,
écouter la fin de la nuit et le jour tranquillement s'installer.
La lumière inondait peu à peu le ciel, une légère brise réveillait ma peau
pas un bruit, le simple et rare silence m'entourait,
pas de limite à mon regard, l'horizon m'aspirait vers ces terres d'ailleurs.
Ces lieux arides où je crois avoir grandi
ou plus surement juste un peu apprit.
Ces terres où la vie n'est pas celle qu'on rêve,
ces endroits où chaque jour réclame son impôt de souffrance,
mais qui vous enchaîne avec le plus solide acier,
celui de la mémoire
En ce matin invincible je ne me sentais finalement que vulnérable et chanceux
22 août, 2006
ambiance
Il se retrouvait là dans cette infâme ruelle borgne, le caniveau vomissant les entrailles de la terre
Seul le restaurant donnait un peu de cette lumière pâle qui se reflétait dans ses yeux noirs.
Depuis qu'elle était partie, sa vie était en pause comme si le temps passait sans qu'il ait de prise sur lui,
Il continuait comme un robot à faire son "sale boulot" comme elle disait :
La traque, les interrogatoires, l'infiltration, toujours louvoyer entre la ligne qui séparait les malfrats des autres.
Elle lui reprochait son mensonge, il ne répondait rien, dans ses yeux autrefois si indulgents il ne voyait plus que reproche et méfiance.
Et aujourd'hui il était là en face de cette échoppe où les trafics s'organisaient, où des vies se jouaient...
Des années durant le caïd lui avait échappé, fautes de preuves, il narguait toujours la justice et fanfaronnait dans les médias.
Il en avait assez, il avait besoin de prouver au monde que l'inévitable n'était pas le pire, que des maux trouvent aussi leurs remèdes.
Alors il guettait sa sortie, tapi derrière cette carcasse de voiture, une légère bruine flottant dans l'air.
Bien sur il s'était préparé, il savait que ses hommes ne seraient pas là, que l'instant serait fugace mais suffisant pour tirer.
Pas de sommation, pas d'avertissement pas de rémission, il savait qu'il perdrait en ce cas, juste une porte qui s'ouvre, une silhouette qui se dessine devant la lumière et le plomb meurtrier des balles...
Il bondit au milieu de la chaussée balayant tous ses doutes, saisi son arme et mit en joue, et là, alors que le chien allait s'abattre et propulser la balle sur sa victime...
Il la vit, Elle, son regard le transperça en le tuant aussi sûrement que la balle de son adversaire, la proie s’était muer en bourreau, il fut propulser en arrière et retomba sèchement sur le sol humide.
La tête sur le côté, le souffle haché il les vit s'approcher et avant que la seconde balle ne l'achève,
cherchant une dernière fois ses yeux, il ne vit que la la dentelle de son regard illuminant le restaurant chinois.
03 août, 2006
Le meilleur...
je ne sais pas mais quelques fois, je me dis que s'il passait par là, on ne se rendrait pas compte...
Le temps passe, inexorable, les gens changent, les peaux se rident ou se tirent mais au fond, ce n'est pas l'essentiel.
La vérité est ailleurs, si elle existe... Tout ce que je sais c'est que son merci m'a fait plus de bien que mon message de soutien n'a pu lui en faire.
Elle ne lit pas (encore) ces mots et c'est tant mieux, elle a besoin de toute sa force et de celle qu'on voudra bien lui donner, et comme donner, c'est recevoir...
23 juillet, 2006
sorry angel
mon ange, tu vas devoir, comme nous tous, renoncer à ton ailleurs.
Pour ne pas te brûler, juste apprendre à rêver sans croire.
Pardon, je n'y suis pas parvenu, ma volonté n'a pas suffit,
était elle assez forte ?
Ne porte que ta charge d'espoir, laisse à chacun la sienne,
c'est tout ce que je sais, désormais
parenthèses (bis)
Vouloir n'est pas toujours pouvoir, nos ailes sont plombées et nos vies sont réelles, hélas
09 juillet, 2006
envie d'ailleurs
Les feuilles l’avait partiellement recouvert, il était resté ouvert pourtant on devinait bien qu’il y avait longtemps qu’il n’avait plus abrité de farniente.
Les chaise étaient appuyées sur la table, elle aussi recouverte de feuilles orangées
Ah, combien de débats autour de cette table, combien de cartes abattues autour des verres, combien de rêves aussi..
La barrière ceignait la terrasse de ses barreaux usés, certains manquaient, d’autres semblaient vouloir céder à chaque instant.
Les volets bleus étaient clos depuis longtemps déjà mais on devinait les lézardes de soleil qu’ils laissaient entrer dans la demeure. Une vieille maison du sud, au mur épais couverts de chaux, la fraîcheur comme une recherche permanente, des tommettes couvraient le sol, usées mais entières, à l’étage le parquet grinçait à chacun de mes pas comme s’il voulait raconter son histoire.
Et dehors…ce ravissement de collines parsemées d’arbres abritant le soleil, ces contrastes de couleurs de champs cultivés serpentés d’étroits chemins, et plus loin encore des hommes s’activaient en demandant à la terre de les nourrir.
Le temps semblait éternel et calme, il avait pourtant avancé, et voilà dans une inspiration que l’heureux passé me submergeait à nouveau
02 juillet, 2006
Pas toujours
tenez, l'autre soir, au clair d'un quartier de lune, j'ai vu une superbe victoire.
Amis, et enfants d'amis, tous autour d'elle, et elle, si discrête au fond...
dans ma tête le jour ne s'est toujours pas levé
10 juin, 2006
vacances..
Etre avec les miens, pouvoir offrir mon temps sans limite
pour observer et graver dans ma mémoire les sourires, les éclats de rire,
les mimiques et les petits chagrins aussi...
Alors je vais prendre mon temps pour l'apprécier
bien sur la parenthèse se refermera, mais j'espère,
comme à chaque fois, qu'un peu de souffle et d'energie s'en échappera,
pour tenir cette apnée
31 mai, 2006
Echappatoire
d'autres se battent avec l'energie et la certitude de la défaite
d'autres encore restent, spectateurs du triste spectacle.
Pas de traîtres, tous auront agit, à leur manière
si nous en sommes étonnés,
c'est que nous nous sommes trompés.
En tous cas, grain après grain
l'inexorable avance
sans qu'on y pense
Des lendemains qui chantent ?
oui pour certains,
un amer futur pour d'autres.
Quel regret que cette inconsience,
quel nostalgie que cette insouciance.
Le combat ne se termine pas
ce sont les combattants qui tombent
30 mai, 2006
Chemins
Il va délaisser un jour ma main qu'il serre si fort aujourd'hui,
ses larmes sècheront sans mes mots,
son coeur vivra d'autres ailleurs,
Au fur et à mesure que le temps passera
le mien se réduira.
Déjà aujourd'hui, il apprend d'autres, de nouveaux mots,
des gestes, des phrases que je n'ai pas su lui donner.
Ses rèveries s'échappent de nos vies
son univers se batit chaque jour.
Bientôt, trot tôt sans doute, il s'éloignera,
et si nous sommes aujourd'hui ses guides
nous ne serons alors que son recours
24 mai, 2006
J'avais vu sa superbe lentement s'éffriter,
la mine décliner, le tein s'assombrir, les traits de la peau se marquer,
le soin de soi s'estomper aussi à mesure que l'estime s'étiolait
Il fallait la voir les premiers jours, pleine d'assurance, de bravaches,
la voix posée et sùre, les propos clairs et rapides, toute l'aide du monde n'était pas pour elle, forcément.
et pourtant..
Je ne sais ce qui fait le plus mal, la voir ainsi, ou comprendre que c'était inévitable.
Elle se cache, fuit les regards, vous apostrophe pour un rien pour comme si harenguer lui permettait de se discupler.
Cela n'était pourtant que trop évident, sa souffrance voyageait à ses côtés, sur ses épaules.
Et là elle n'en pouvait plus, un regard appuyé une question répétée "ça va ?" et elle s'était éffondrée
là, devant moi, une larme d'abord, un sanglot vainement étouffé et la digue à rompu, la misère s'est répandue :
détresse, rancoeur et colère tout se mélangeait à sa honte de ne plus être ce qu'elle avait cru inaltérable.
Je ne sais pas trop si elle m'entendait, je sais juste que j'éssayai de rendre l'angle de sa chute moins saillant.
La tête dans ses mains, le regard baissé, elle ramassa ensuite ses petites affaires, ferma son manteau et s'en alla
mes quelques mots n'avaient pas suffit, peut-être demain la soulageraient elle ?
Que cette vie soit autre chose que la plaie de ne pouvoir être un métier,
mais qu'elle comprenne que vivre n'est pas que travailler
20 mai, 2006
Masure
Le bief amenait toujours son eau à la roue,
ses dents, une à une, avaient cédé.
L'arbre dans la cour accueillait encore une des cordes de la balançoire,
contre le mur, une chaise avait été recouverte d'herbes revendicatrices.
Le soleil continuait de chauffer les pierres,
On entendait le vent souffler, l'air vous grisait de toute sa force
Pleine d'espoir la porte s'ouvrait sans mal,
Les lattes du plancher se séparaient et se rejoignaient sans cesse.
Certaines étaient bombées, d'autres creusées, la patine et la rayure les recouvraient.
Le noir de l'âtre avait débordé sur le mur, et le plafond ou les fissures se multipliaient,
les araignées avaient tissée leurs toiles, ça et là des pousses vertes avaient emergées.
Les volets grinçaient et s'ouvraient aussi mal que les fenêtres, des portent restaient bloquées.
Le toit recouvert de mousse, se voûtait sous la charge du temps, il laissait perler la pluie à l'intérieur.
La lumière semblaient absente depuis des siècles, pourtant...
en fermant les yeux on voyait bien,
en respirant calmement on entendait aussi,
Ces courses d'enfants, ces rires, ces cris, ces espoirs, ces pleurs, et ses ébats... toutes ces vie, ici abritées.
On y sentait les roses posées sur le rebords de la fenêtre, au dessus de l'évier
Le romarin, le thym vous ravissaient toujours les narines
et ce fumet au dessus du rôti cerné de pommes de terres dorées : inégalable...
Puis la vie s'était déplacée à la recherche d'un ailleurs meilleur, la maison était restée,
d'abord pour les vacances et puis plus rien. Avaient ils trouvé ce Meilleur ?
Les temps avaient changé, il fallait bien que le décor de la vie le fasse aussi
Celui-ci n'était plus le standard et pourtant....
on y aurait bien partagé encore un peu de bonheur
08 mai, 2006
Un autre Belge qui écrit bien...
avec cette chanson dans la BO
il nous manquera beaucoup de sentiments car le son n'est pas là
mais "c'est déjà ça"...
Ils parlent de la mort
Comme tu parles d'un fruit
Ils regardent la mer
Comme tu regardes un puit
Les femmes sont lascives
Au soleil redouté
Et s'il n'y a pas d'hiver
Cela n'est pas l'été
La pluie est traversière
Elle bat de grain en grain
Quelques vieux chevaux blancs
Qui fredonnent Gauguin
Et par manque de brise
Le temps s'immobilise
Aux Marquises
Du soir montent des feux
Et des pointes de silence
Qui vont s'élargissant
Et la lune s'avance
Et la mer se déchire
Infiniment brisée
Par des rochers qui prirent
Des prénoms affolés
Et puis plus loin des chiens
Des chants de repentance
Des quelques pas de deux
Et quelques pas de danse
Et la nuit est soumise
Et l'alizé se brise
Aux Marquises
Le rire est dans le cœur
Le mot dans le regard
Le cœur est voyageur
L'avenir est au hasard
Et passent des cocotiers
Qui écrivent des chants d'amour
Que les sœurs d'alentour
Ignorent d'ignorer
Les pirogues s'en vont
Les pirogues s'en viennent
Et mes souvenirs deviennent
Ce que les vieux en font
Veux tu que je dise
Gémir n'est pas de mise
Aux Marquises
02 mai, 2006
Calabre
Je voulais vous dires ces après midi, interminables
ce soleil qui écrasait tout, des ruelles aux places,
aussi fort qu'il en éffaçait jusqu'au plus vif des contrastes
et ce temps, interminable, intact, inaltérable.
Vous parler aussi de ces horloges et pendules qui n'avançaient plus,
de cet ennui, certain ce jour comme son lendemain.
Je passai mes après midi à ne rien faire, respirer devenait si dur...
à peine un mouvement de la tête pour guetter quelque malheureux
travaillant pendant ces heures interdites à la vie.
Et enfin 16 heures, doucement d'abord, puis avec l'assurance d'une marée,
le bruit revenait, l'inanimé reprenanait son mouvement.
Les passant revenaient, reprenant la ville au soleil, les terasses riaient, criaient comme si cela ne devait jamais s'arreter, comme hier et demain...
Rituel aussi que celui de cet épicier dont les prix s'éffondraient à mesure que la journée s'étiolait
et ces gamins riant, heureux d'avoir pour de malheureuses centaines de lires obtenus quatre énormes pastèques...
hélas, triple hélas, le village n'est que montées, et les pastèques sont trop rondes pour s'arreter !
Une, puis deux trois et quatre, elles s'échappent toutes pour finir contre un porche ou un mur !
S'envolent alors les promesses de festins en même temps que montent les cris du grand père
Je ne savais pas encore que tout l'or du monde ne vaut pas la moitié de ce souvenir
25 avril, 2006
23 avril, 2006
Si ça n'était pas une vallée, bien sur qu'elle était verte ma colline
avec du jaune par ci par là, le rouge ne viendrait qu'un peu plus tard
Ahh, ce moment pouvait durer toute une vie :
allongé dans l'herbe, la brise calmant les premières ardeures du soleil
on entendait que ce que l'on voulait : oiseaux, enfants et bien sur en bas, La rivière qui n'éxiste pas et "son eau qui bruit"
Je me disais que tout était si simple, qu'il n'y avait que les hommes pour rendre l'évidence aussi inaccessible,
alors qu'il suffit de vivre, et de l'apprécier.
Voyager les yeux fermés, perdus dans les nimbus, puisqu'ils n'étaient pas assez grands
et respier encore plus fort, se préparer pour l'apnée
14 avril, 2006
peluche
Je l'ai bordée plus qu'elle n'en réclamait:
mes doigts glissaientt dans ses cheveux d'enfant où le blond s'estompait.
Je regardai son visage, enfin reposé, dans la pénombre complice
les mots chuchotés, les ritournelles et comptines l'avaient calmée.
Son souffle s'était appaisé, ses sanglots avaient diparus,
je la regardai et je profitai de cet instant:
le monde pouvait bien s'arreter là, j'avais chassé son cauchemar
ma peau devenue rapeuse contrastait avec son grain.
J'ai posé ma tête sur son oreiller, je crois que j'aurais pu dormir.
Machinalement elle pris son doudou et me le tendit,
je l'ai blottit entre nos deux têtes
Le jour est venu trop vite
04 avril, 2006
Voyage immobile
Un quart d'heure à écouter la météo marine,
à voyager de Cap Ouessant avec une mer démontée,
aux embruns, aux orages par les mers d'huile, à passer de l'espérance aux rugissants...
Un quart d'heure d'ailleurs, à s'imaginer des marins affrontant la tempète,
à se réconforter la nuit autour d'un café brûlant
Un quart d'heure au milieu des éléments, où l'homme reprend sa place:
humble et faible.
28 mars, 2006
Le triomphe de l'éclatante jeunesse,
la superbe et la fougue,
il bondit, virevolte mais veut plus que ce que la vie ne lui donne.
Le Malin propose ses offices, pensant le duper, il cède à ses offrandes...
La fuite sera d'autant plus belle qu'inutile, le diable aura bien son âme...
Un Gérard Philippe si beau, un Michel Simon si perfide...
ma première bobine de rêve
14 mars, 2006
écritures
écrire comme une délivrance, comme un remède, écrire comme un refuge.
Vous lasser de ma peine et des petites tracasseries quotidiennes...
Se mettre là, dans son fauteuil au cuir élimé, sur ce vieux bureau au bois dont les veines se détachent toujours un peu plus.
Inspirer profondément, et ne laisser son souffle s'échapper que lentement.
Errer, divaguer sans bruit dans cette pénombre complice, rever à ce que l'on voulait devenir, ce que l'on a réussi a être et à ne pas être, fermer les yeux encore, partir ailleurs, se souvenir, laisser les images s'enchaîner dans son esprit, vite, plus vite encore pour n'en garder que le meilleur, entendre ce qui n'a pas été dit, comprendre ce que l'on ne voyait pas..
En un sursaut, se reveiller comme au sortir d'une apnée et écrire vite, très vite, pour garder intact la fraîcheur du rêve ... et forcément ...
être trahi par des mots trop pauvres d'émotions
08 mars, 2006
...encore
ne t'échappe pas déjà,
Vers quel ailleurs t'enfuis tu ?
Qui saura t'aimer plus que moi
qui passe mes nuits à te rever...
Qui pourrait dépeindre le velours de tes yeux,
le grain de ta peau mieux, que moi qui ne vibre qu'à tes côtés
qui saurait deviner ton souffle, tes envies avant moi ?
reste, je ne suis que parce tu es, et qui serait je
si tu tu laissait un autre t'accompagner ?
02 mars, 2006
Voyages
Voyages
L'odeur m'envahissait comme à chaque fois lorsque j'étais gamin.
Je rentrait dans son échoppe et dès que la cloche de la porte se taisait, le voyage débutait,
elle vendait cafés, chocolats et thés du monde entier.
"Torréfaction", j'avais appris ce mot très tôt, je l'adorais.
Les senteur d'aventures, de tropiques et de bout du monde, m'emportaient dans des voyages trop courts.
Je restais longuement à contempler les emballages, les noms lointains et goûtait tout ce que je ne connaissais pas.
Je me souviens de ces boisures sombres, des velutes qui s'échapaient des tasses, de cette faible lumière, de ce décor d'ailleurs, cette boutique était petite mais semblait sans fin.
La vielle chaise au cuir usé m'accueillait lors de ses discours sur les origines des fêves de cacao, ou des graines de café, tout n'était pas vrai, elle distillait l'imaginaire et je revais
j'en rêve encore, rien n'a changé... sauf ma place
16 février, 2006
Et à la fin,
que reste t il ?
Lorsque l'on s'assoit finalement,
le dos contre cet arbre ,
à contempler ces collines où la vie se renouvelle,
sans fin...
Que reste t il,
de ce que l'on a voulu être ?
Des souvenirs, des images, des paroles peut-être,
des larmes aussi...
Mes yeux s'embuent sans t'avoir encore perdue,
Nous pleurons ta mémoire qui t'échappe.
Cruelle vieillesse qui nous prive de ta conscience.
Tu t'échappe en douceur, par une porte dérobée.
Le temps se ralentit, enfin,
nous écoutons ton souffle
sans fin...
14 février, 2006
Valentino
où tes égards sont le plus cher des troffés.
je voulais t'écrire ces longs moments de silences
que je passe dans ta somnolence
A t'observer sans te voir,
A te rever plus belle que tu n'es
Pour ces rêves éveillés,
Pour ces instants volés
je t'implore de me laisser
encore et remercierjusqu'au soir de ma vie
San Valentino, persi la testa per la fede,
La forza della credenza rese meno atroce la morte ?
11 février, 2006
Trombone
Point de cuivre ni de dorure,
pas d'éclat, non rien de cela
je lis et relis ces lignes
je n'y arrive pas,
l'iris s'embrume et coule
lentement sur tes mots
déformant les lettres
qui demeurent implacables
A la fin, je dessere ce trombone,
libère la photo et oublie la lettre
Je ne veux plus ce souvenir
il me reste à batir
un nouveau souvenir
08 février, 2006
Fil
usé, fragile et incertain, je ne vois pas son terme dans cette brume
Il sera court, toujours trop court, ce fil, pour que nous soyons prêts, mais il n'en n'a cure... il se finit sans appel possible et, forcément, elle s'en va, cette équilibriste... d'ailleurs, veut elle vraiment rester suspendue là ?
les nouvelles sont ternes ce soir, la résignation n'appaise même pas la peine.
02 février, 2006
flamme
on s'interroge sur les révolutions...
Des grands homme s'y sont forgés un destin,
qu'avaient ils de plus que nous avons perdu, définitivement perdu...
L'échine ainsi courbée, nous ne voyons que la boue, et nous félicitons de ne plus y baigner... mais qui regarde encore les promesses du ciel ?
26 janvier, 2006
Le Bois
c'est sur quand j'aurai finit ce truc, je serai menuisier