04 avril, 2006

Voyage immobile


Un quart d'heure à écouter la météo marine,
à voyager de Cap Ouessant avec une mer démontée,
aux embruns, aux orages par les mers d'huile, à passer de l'espérance aux rugissants...
Un quart d'heure d'ailleurs, à s'imaginer des marins affrontant la tempète,
à se réconforter la nuit autour d'un café brûlant
Un quart d'heure au milieu des éléments, où l'homme reprend sa place:
humble et faible.

3 commentaires:

Elvire a dit…

Aux sombres héros de l'amer
Qui ont su traverser les océans du vide
A la mémoire de nos frères
Dont les sanglots si longs faisaient couler l'acide

c'est une image pour mon phare ça...

oyez a dit…

Et les yeux de Nadine ? cette douce poésie et cette insaisissable mélange de futile et de fragile..
l'amer-tue (me) donc aussi

Anonyme a dit…

Les creux de la houle atteignaient 5 mètres.La pointe du Raz était noyée sous l'écume et les vents déchaînés. Plus loin, la pointe Saint-Mathieu faisait image de vision fantastique oscillant entre les teintes rouges sang du soleil levant et le noir du ciel en colère et du déchaînement des éléments. Le pont de l'Abeille était balayé par des paquets de mer déchaînés dont le sel brûlait la peau des marins. Mais eux, sauveteurs en mer, se tenaient fiers et droits contre vent et marée, ceux dont la vie n'existait que par sauvegarder celle des autres, comme un défi lancé au dicton (qui voit ouessant, voit son sang). Ils avaient été appelés pour un cargo en perdition qui s'était égaré du rail d'Ouessant.Mais à l'arrivée, le bruit de la tôle qui grince au rythme des vagues, le long gémissement de la coque qui arrive à son point de rupture qui vrille sous la pression du mouvement, et le cris aigu des boulons malmenés qui ne veulent pas céder. Le vacarme des vagues qui viennent s'écraser lourdement du la tôle rouillé d'un raffiot affrêter trop rapidement sans penser aux âmes des vivants. Et en montant sur ce fantôme flottant, l'étonnant silence du bâtiment sans vie: malheureusement tous avaient péri.