10 octobre, 2007

mauvais casting


Ca n'était pas ici ni à cette époque que je devais vivre.
Je ne rève que d'espace, de terre, de soleil, de vent sur ma peau et de silence.
Je n'ai que votre air vicié, votre ciel gris et votre infernal bruit.
Mes mains sont sales de je ne sais quoi,
alors que la terre devait les écorcher vos outils me les lacèrent.
Vos usines emplissent mes poumons de noirs poussières, et mon esprit d'un chagrin monotone.

Ici chaque jour je coupe, je perce, je taille, je boulonne, je refais, je contrôle
des dizaines, des centaines de fois, je range et je nettoie,
maigre et vain rouage que je suis...
ailleurs j'aurai labouré, semé et récolté
ces fruits qui vous auraient nourris.

Vous voudriez que je ne rêve que d'avoirs
où je n'aime que l'espoir,
que mon temps soit compté, court et rare
alors que j'aime rien tant que de le perdre.

Pas ici, pas maintenant
mais ailleurs, sûrement, trop loin pour que vous compreniez
alors ce petit sourrire, ce n'est pas une moquerie
mais juste un rêve de voyage

09 octobre, 2007


Je n'avais rien demandé
je me retrouvai là, sa main dans la mienne,
elle la serrait presque plus fort que moi,
et me lançait des regards inquiets.

J'ai bien compris que je devais donner le change...
ahh ! nous n'avions pas fière allure, hautes comme deux pommes
à se regarder, se réconforter du coin de l'oeil
coincées sous l'auvent de l'école.

Chargés d'espoir, mes regards n'ouvraient pas pour autant cette lourde porte
maman nous avait laissées, préssée par son travail, craignant un dangereux retard.
Et, a l'heure où d'autres sommeillent encore, me voila contrainte de rassurer
cette petite soeur, à peine plus petite que moi.

A droite, à gauche, maman m'a dit de surveiller
elle m'a bien dit que ça ne serait pas long, je ne l'ai pas sentie rassuré.
Je n'ai rien dit... il fallait encore donner le change
je sais bien qu'elle n'a pas le choix,

mais je sens un comme un gros poids sur mon dos.
Quand la maîtresse arrivera, je lui dirai comme hier,
que maman vient de partir, que l'on vient juste d'arriver
elle me croira, encore au moins aujourd'hui.

Il le faudra bien pour éviter les ennuis
maman me l'a dit, qu'elle aura besoin de moi,
que c'est ensemble qu'on y arrivera
mais tout ce que je veux c'est être encore petite.

20 septembre, 2007

c'est simple de voler


A droite et gauche, la route fendait la brume de ce petit matin
pas trop de voitures, pas trop de bruit, plus de brouhaha à la radio.
Soudain, le chemin m'est apparu sur la droite, je ne sais ce qui m'a conduit à m'y glisser.
Rien de calculé en tous cas, je roulai depuis des heures, pas assez proche de ma destination, trop loin du départ.
Au bout d'une centaine de mètres je me suis arreté, je suis descendu de l'auto.
On n'y voyait guère, on pouvait peut être deviner un troupeau un peu plus loin mais la brume couvrait toute la plaine, hormis quelques arbres dont la cîme s'échappait.
La journée s'annonçait ensoleillée, prometteuse et tranquille, je regardai les dernières étoiles s'éteindrent, et quand je voulu regarder le sol, je n'y vu plus mes pieds, noyés dans la brume
Le ciel me semblait si proche et si net que le contraste me choqua,
Ca m'a semblé si facile et naturel que je me suis appuyé le dos contre un arbre, et me suis mis à voler

02 juillet, 2007

private joke


Aahhhh je m'en souviens encore,
l'herbe haute, sauvage et fraîche me recouvrait presqu'entièrement
couché que j'étais, les yeux perdus dans le voil en coton.
Il aurait pu se passer une heure, ou un jour ainsi
à écouter la musique tranquille et sereine
d'une nature accueillante.
Je devinai bien un peu de vent soufflant dans le feuillage
des lointains chènes mais l'instant semblait figé.
Ta tête endormie reposait sur mon épaule fianlement endolorie,
je ne bougeai pourtant pas, conscient de l'éphèmère
et du fragile instant que nous volions à notre vie trop véloce.
Et bien qu'attendues, j'ai maudit les premières gouttes qui sont venues
s'échouer sur ton visage pour te réveiller et clore mon rêve.

30 juin, 2007

inévitablement

Ca va me rester pour la journée au moins
ça faisait trois fois que je passais là,
personne ne l'otait.
J'en ai eu assez , je me suis arreté
je suis descendu de la voiture,
je ne voulais pas trop le voir.
Je 'ai attrapé par les pattes et soulévé de l'asphalte
puis délicatement reposé plus loin, dans l'herbe.
en le posant sa tête s'est retourné et son oeil sans vie m'a fixé,
blanc, immoble, recouvert d'un voil opaque.

Je le vois encore.

20 juin, 2007

...voir enfin... voir vraiment...

J'avais révé d'une autre vie,
une vie de saveur, d'envie, d'amour et d'un peu de gloire

J'y avais tellement pensé que j'en avais construit
les collines et les chemins, les batisses et surtout le ciel.

A chaque échec, à chaque affront je m'y réfugiait,
le dos contre ce même arbre, les pieds nus dans l'herbe toujours fraîche
Le couchant du soleil sur le front, la musique de la vie dans les oreilles

Combien de fuites à me faire pardonner
combien de combats lachement abandonnés ?
combien d'espoir trahis, pour la superbe défaite ?

Et pourquoi ne comprendre qu'aujourd'hui,
que tout cela n'était qu'ailleurs,
que cet absolu n'était qu'un leurre
et qu'aujourd'hui en vallait la bien peine

15 juin, 2007

Système


J'avais pourtant tout fermé

porte après porte

fenêtre après fenêtre

verrous et volets tirés,

tous, doucement, les uns après les autres.


Je me disais bien, à chaque fois,

qu'il ne s'agit que d'une porte, que d'une fenêtre

finalement facile à ouvrir

mais là...

...j'ai tout muré.


Chaque renoncement, chaque oubli,

chaque regard détourné

n'ètait qu'une trahison jamais admise,

une lame qui plongeait au fond de ma blessure


Quand je me retourne encore,

je n'arrive à chasser de ma vue ce point qui m'a vu naître

ces gens, ces sourire, ces espoirs, cette chaleur...

Tout cela semble si loin

et jamais je ne pourrais retrouver mon chemin.


Je n'ai rien changé au système

j'en suis devenu un engrenage.


14 février, 2007

Défaite.

La pente était trop rude,
c'était un mur
personne ne l'avait pourtant savonnée,
mais j'ai cru...

Avec cette énergie, avec cette foi, j'ai tapé,
retapé encore, rien n'y a fait.
Je croyais qu'à force, la force me viendrait.
Je croyais que le doute était l'ennemi, c'était l'alerte.

Le souffle me manque, l'abîme s'approche,
là, sous mes pied, il arrache la terre laissant le vide me fasciner.
Je vois bien vos regard changer,
des mains se tendre, des bras se reirer.

Le salut ne viendra pas de là,
la justesse du combat n' a pas suffit,
alors jusqu'où continuer et
pourquoi ne pas laisser la douleur du fond du ventre exploser ?

18 janvier, 2007

Pardon

c'est le nouvel éclat de tes yeux qui m'a réveillé
à force de contempler ta force
je n'ai pas vu les lézardes fissurer ton argile
et ton aveu de faiblesse
n'est il pas finalement que de la force ?