20 mai, 2006

Masure


Le bief amenait toujours son eau à la roue,
ses dents, une à une, avaient cédé.
L'arbre dans la cour accueillait encore une des cordes de la balançoire,
contre le mur, une chaise avait été recouverte d'herbes revendicatrices.
Le soleil continuait de chauffer les pierres,
On entendait le vent souffler, l'air vous grisait de toute sa force

Pleine d'espoir la porte s'ouvrait sans mal,
Les lattes du plancher se séparaient et se rejoignaient sans cesse.
Certaines étaient bombées, d'autres creusées, la patine et la rayure les recouvraient.
Le noir de l'âtre avait débordé sur le mur, et le plafond ou les fissures se multipliaient,
les araignées avaient tissée leurs toiles, ça et là des pousses vertes avaient emergées.

Les volets grinçaient et s'ouvraient aussi mal que les fenêtres, des portent restaient bloquées.
Le toit recouvert de mousse, se voûtait sous la charge du temps, il laissait perler la pluie à l'intérieur.
La lumière semblaient absente depuis des siècles, pourtant...
en fermant les yeux on voyait bien,
en respirant calmement on entendait aussi,

Ces courses d'enfants, ces rires, ces cris, ces espoirs, ces pleurs, et ses ébats... toutes ces vie, ici abritées.
On y sentait les roses posées sur le rebords de la fenêtre, au dessus de l'évier
Le romarin, le thym vous ravissaient toujours les narines
et ce fumet au dessus du rôti cerné de pommes de terres dorées : inégalable...
Puis la vie s'était déplacée à la recherche d'un ailleurs meilleur, la maison était restée,
d'abord pour les vacances et puis plus rien. Avaient ils trouvé ce Meilleur ?

Les temps avaient changé, il fallait bien que le décor de la vie le fasse aussi
Celui-ci n'était plus le standard et pourtant....
on y aurait bien partagé encore un peu de bonheur

2 commentaires:

Elvire a dit…

oui, vraiment, on y aurait bien partagé un peu de bonheur... elle est où cette masure, dis ?

oyez a dit…

En Ombrie, pardi !